Villeparisis :
un village devenu ville

 

Les origines :

Villeparisis est un très vieux village : on y trouve des vestiges gallo-romains et mérovingiens, et le nom de Villeparisis est attesté au quatorzième siècle au moins[1].

Mais le nom est encore plus ancien : il vient de la tribu gauloise des Parisii, qui vivait sur l'Ile de la Cité. C’est que la zone de Villeparisis est originellement faite de bois et de marécages : jusqu’au XVIIIe siècle on exploitait des tourbières, et encore à présent il suffit de se promener le long du canal de l’Ourcq pour trouver des taillis et des roselières. C’était donc une région  propice à la chasse et à la pêche

D’autre part elle était située sur la route de Paris à Meaux, et  Au Moyen-âge s’établirent les premiers cultivateurs et le village tira profit de sa situation sur une voie de communication importante : comme toutes les villes situées à 30 km d’un grand centre elle constituait la dernière étape pour les convois en route vers ce centre. C’est pourquoi on vit s’y implanter plusieurs auberges.

Villeparisis est resté pendant longtemps un village « frontière » entre la Seine et Oise et la Seine et Marne ; même encore maintenant on sent bien qu’il s’agit de la dernière commune de la banlieue parisienne, là où le goudron s’arrête et où commencent les champs.

Le « vieux pays », sur la route de Meaux, se trouvait dominé par le clocher de l'église Saint-Martin, premier signe visible de la présence de Dieu dans la campagne briarde. Tandis qu'au sud du canal de l'Ourcq longé par la voie ferrée Paris/Crépy en Valois (maintenant RER B) s'étendait une grande zone boisée avec ses chemins de terre qui remontaient jusqu'au bourg.


Villeparisis au XVIIIe siècle
(Cliché prêté par l'Association Villeparisis et son passé)

La seconde arrivée des parisiens :

Dès le début du 20ème siècle, et surtout après la 1ère guerre mondiale, les Parisiens commencent à investir la banlieue. Encore faut-il pouvoir disposer d’un moyen de transport pour aller à Paris ou pour en venir, et avec sa gare Villeparisis est donc un lieu intéressant. Le terrain dit de "la Reneuse", entre la RN 3 et la gare, est acheté par un promoteur qui le vend en lots de 500 m2.


"Villepatauge"
(Photo prêtée par Jean-Paul Danloup)

Ce sont d’abord des ouvriers qui achètent des terrains simplement pour jardiner, et qui vont bâtir de simples cabanes (on peut encore en voir çà et là quelques-unes). Mais assez rapidement, grâce notamment à la loi Loucheur de 1928[2], les constructions se multiplient.

L’expansion de Villeparisis ne se fait pas attendre : il y avait 910 habitants en 1914, 996 en 1921, 3011 en 1926, 5100 en 1939. Ce ne furent pas des habitants fortunés : il faut défricher, assécher. Les maisons et surtout les rues n'étaient pas très confortables. La ville fut même surnommée « Villepatauge ». Les habitants allaient en sabots à la gare et mettaient des chaussures pour aller travailler.

Reste que le développement pavillonnaire se poursuivit, au point que Villeparisis verra sa population tripler en 20 ans pour atteindre maintenant 20 000.

Le besoin de lieux de culte :

Cette expansion rapide  nécessitait l'édification d'un nouveau lieu de culte. Car à l’origine Villeparisis n’était guère qu’un village-rue, qui s’étirait essentiellement le long de la route de Meaux. Son expansion se fera vers la gare, située au nord, de sorte que l’église saint Martin, agréable petite construction datant pour l’essentiel du XVIIe siècle, était devenue tout à fait inadaptée.

En 1935 l'abbé Deschamps avait bien acheté un terrain avenue Garros, non loin de l'actuelle Notre-Dame de la Paix, pour y bâtir une chapelle en planches posées sur un soubassement de parpaings, et qu'il avait dédiée à Notre-Dame de Lourdes; on y disait la messe à 9 h, ce qui permettait aux paroissiennes de faire leur marché ensuite. Il y avait aussi un petit sanctuaire, également en planches, dans le quartier de Boisparisis, mais c’était bien loin de suffire, à cette époque où, même si la déchristianisation était en route, l'assiduité à la messe restait tout de même importante.


La chapelle Notre-Dame de Lourdes
(Photo prêtée par Jean-Paul Danloup)

 


[1] Voir pour détails le site de l'association "Villeparisis et son passé.

[2] Cette loi voulait trouver une solution à la crise du logement qui se faisait aiguë, en lançant notamment un programme de construction de 260 000 logements, réparti sur 5 années, avec un financement d'État pouvant aller jusqu'à 90% du coût, ainsi des prêts à taux réduit. Par ailleurs l’État veillait à la qualité de la construction.

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