La Présentation de Jésus :

La scène représentée ici n’est pas celle de la circoncision, ni celle de la Purification de Marie ; il s’agit de tout autre chose, comme le rappelle l’Évangile[3] :

Le huitième jour, auquel l'enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus, nom qu'avait indiqué l'ange avant qu'il fût conçu dans le sein de sa mère.

Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: « Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur », et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur.

On voit donc ici à gauche Marie, toujours dans la même posture ; elle tient Jésus dans un mouvement dont on ne sait pas très bien si elle l’offre ou si elle le reçoit. Dans le cas de Jésus cette ambiguïté est particulièrement signifiante, car s’il est vrai que Dieu s’est réservé tous les premiers-nés, aucun humain ne Lui aura été davantage consacré que Jésus. À droite le vieux Syméon (dont le texte ne dit nullement qu’il est prêtre), contemple l’enfant et son bras droit prolonge le geste de Marie, avec une incertitude semblable. le visage n’est pas indiqué, on ne voit que la barbe, et les plis du vêtement sont verticaux minces et raides (ce qui est délibéré : le texte nous dit que Syméon est « rempli de l’Esprit Saint »), renforçant la note de hiératisme.

Entre les deux têtes, sur la même horizontale, s’inscrit celle de Joseph, facilement reconnaissable à sa chevelure, et dont le sourire indique l’assentiment.

 

[3] Évangile de saint Luc II, 21-24

 

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