La Visitation :

On retrouve le même sentiment dans cette scène où Marie va rendre visite à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean-Baptiste. Les deux femmes se tiennent embrassées, dans un geste silencieux qui évoque très vivement l’enlacement de l’ange. Pas plus que celui de Gabriel on ne voit le visage d’Élisabeth, qui s’efface au profit de Marie qui, la main droite posée sur l’épaule de sa parente comme pour s’y affermir, le visage toujours incliné et les yeux toujours clos, semble s’abandonner aux impressions de son regard intérieur :

Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.[2]

C’est à peine si on sent, à une silhouette plus raide, à une stature plus haute, qu’Élisabeth n’est pas capable de cet abandon, et que si elle comprend la nature de l’accolade qu’elle reçoit, elle reste comme intimidée de son intensité. Cette impression est renforcée par les plis du vêtement d’Élisabeth, tout en raideur, alors que ceux de Marie sont animés, que ce soit, comme dans la sculpture romane, parce qu’elle se trouve sous le souffle de l’Esprit ou, plus prosaïquement, parce qu’elle vient de voyager.

 

[2] A. de Saint-Exupéry : Le Petit Prince.

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