La descente de Croix :

Voici le cœur même d’une pietà : Marie et Jésus se font face à travers la mort.

La scène est poignante. On y trouve Marie toujours aussi jeune, alors qu’elle est censée approcher la cinquantaine ; c’est là sans doute un parti pris : la figure de la Vierge ne peut qu’échapper à l’emprise du temps. Dans ce seul panneau ses yeux sont ouverts, presque durs, elle fixe le visage encore couronné d’épines de son fils mort, proche de lui au point de poser ses lèvres sur les siennes.

 

Ces deux visages sont inscrits dans un ovale presque parfait, dessiné par le vêtement de Marie. Ovale de la maternité, ovale qui n’est pas si loin des mandorles, ces formes en amande dans lesquelles les sculpteurs romans inscrivaient les visions révélées ; ovale enfin de ces fenêtres où s’inscrit une vision de l’au-delà.

Rien ne peut distraire Marie de la contemplation de son fils, contemplation pleine à la fois d’une totale incompréhension et d’une irréductible confiance. On ne trouve guère cela que dans la pietà de Botticelli (même si ce n'est pas Marie qui y étreint le Christ).


S. Botticelli: Pietà (Alte Pinakothek, Munich)
(Source: Web gallery of Art)

 

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